Le Beauvaisien Mohamed Mbougar Sarr décroche le Prix Goncourt 2021
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- Catégorie : Actualités
- Création : jeudi 4 novembre 2021 12:30
L’auteur sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, Beauvaisien d’adoption depuis 4 ans, a remporté, à l’âge de 31 ans, l’un des prix littéraires les plus prestigieux : le prix Goncourt 2021 pour son 4ème roman La plus secrète mémoire des hommes (coédition Philippe Rey / Jimsaan).
Depuis le célèbre restaurant Drouant, historiquement lié à l’Académie Goncourt, le jury a rendu son verdict ce mercredi 3 novembre 2021, et confirmé les pronostics des critiques en consacrant Mohamed Mbougar Sarr (dès le premier tour des votes, avec 6 voix sur 10).
L’écrivain sénégalais de 31 ans – l’un des plus jeunes lauréats du Goncourt - fait ainsi une entrée tonitruante parmi les auteurs les plus illustres de la littérature française et francophone, aux côtés des Marcel Proust, André Malraux, Henri Troyat, Simone de Beauvoir, Margueritte Duras, Tahar Ben Jelloun…
Déjà récompensé de plusieurs prix pour ses premiers romans (Terre ceinte, Silence du chœur et De purs hommes), le jeune prodige des mots et des histoires avait fait sensation avec ce 4ème roman La plus secrète mémoire des hommes, qui était également sélectionné pour les prix Médicis, Femina ou encore Renaudot.
Avec ce prix Goncourt 2021, Mohamed Mbougar Sarr devrait donc connaître quelques chamboulements dans sa vie professionnelle, bien que le jeune auteur, humble et avenant, ait choisi, il y a près de 4 ans, de vivre hors de l’agitation des cercles littéraires parisiens et de s’installer avec sa compagne à Beauvais, où il avait d’ailleurs présenté son travail déjà remarquable d’écrivain, en 2019, à l’invitation du réseau des médiathèques du Beauvaisis.
Aîné d’une famille aisée de Diourbel, au Sénégal, Mohamed Mbougar Sarr est arrivé en France en 2009 pour faire ses classes préparatoires en lettres (Hypokhâgne et Khâgne) au lycée Pierre d’Ailly de Compiègne. Après avoir ensuite été diplômé de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris, il a emménagé à Beauvais où il s’est davantage consacré à l’écriture… avec une certaine réussite !
La plus secrète mémoire des hommes (coédition Philippe Rey / Jimsaan).
En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le Labyrinthe de l'inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de " Rimbaud nègre ", depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s'engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T. C. Elimane, où il affronte les grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l'Argentine, quelle vérité l'attend au centre de ce labyrinthe ? Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l'accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s'observent, discutent, boivent, font beaucoup l'amour, et s'interrogent sur la nécessité de la création à partir de l'exil. Il va surtout s'attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda... D'une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l'exigence du choix entre l'écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d'amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.