BEAUVAIS - Capitale de lOise

  • Entete Mairie
  • Entete Economie5

#ILS#ELLESFONTBEAUVAIS - Didier Roisse, Un métier qui est une passion, c’est merveilleux


Rencontre avec Didier Roisse qui retrace pour nous sa carrière de pompier cynophile : de sapeur-pompier volontaire à officier expert cynotechnique. Un métier qu’il a choisi très tôt et qui a toujours été une passion, un métier qui le conduira à se déplacer aux quatre coins de la France et à l’étranger pour intervenir sur des missions comme « la crise de la vache folle », la grippe aviaire, les cyclones et très récemment la Covid-19. Découvrez le portrait de ce pompier aujourd’hui retraité mais qui n’a pas vraiment raccroché….

Didier Roisse est un Beauvaisien de 57 ans, qui a eu très jeune une vocation pour ce métier en devenant sapeur-pompier volontaire, à seulement 14 ans, à Hodenc-en-Bray. "Ma grand-mère habitait en face d’une caserne et je voyais les pompiers faire du sport, des manœuvres, ils avaient de belles tenues et il y avait une bonne ambiance. Tout cela m’a plu et ce métier a tout de suite été une vocation. J’appréciais la diversité des missions qui pouvaient être des interventions pour des feux, des fuites d’eau, des ascenseurs bloqués, des destructions de nids de frelons, des captures d’animaux, des accidents de la circulation, des secours aux victimes. J'ai ensuite continué comme sapeur-pompier volontaire à Beauvais, de 1981 à 1983, avant d'intégrer la Brigade sapeurs-pompiers de Paris, de 1983 à 1986, et de revenir à Beauvais comme sapeur-pompier professionnel en 1986. En 1992, j'ai commencé à travailler avec un chien baptisé Idole, un berger belge croisé avec un berger allemand" se souvient-il.

De pompier volontaire à pompier cynophile

La cynotechnie est l’une des spécialités des pompiers et consiste à travailler avec des chiens lors des missions de recherche de personnes ensevelies (explosion, effondrement, glissement de terrain, séisme...) ou de recherche de personnes égarées. La prise en compte des aptitudes olfactives du chien permet aux équipes de secours d’augmenter le taux de chance de retrouver rapidement des personnes incapables de répondre aux appels des sauveteurs. Didier Roisse a choisi de s’engager dans cette voie en regardant des reportages à la télévision. « Cette technique était nouvelle et donc peu répandue au début des années 90 mais j’avais l’intuition qu’elle allait se développer et j’ai fait des kilomètres pour me former. »
Les équipes cynotechniques sont organisées autour de 3 niveaux de compétence :
- le conducteur qui assure avec son chien les opérations de recherche,
- le chef d’unité qui coordonne l’engagement des conducteurs,
- et le conseiller technique qui conseille le directeur départemental des services d’incendie et de secours dans les domaines administratifs et techniques de la spécialité.

Didier Roisse a occupé ces 3 fonctions en devenant conducteur cynotechnique en 1992 et a formé 2 chiens qui ont été opérationnels pendant 10 ans, Idole et Newton, avec lesquels il a mené de nombreuses missions de recherche de personnes ensevelies, égarées et immergées. Idole a même battu le record du monde du grimper à l’échelle en septembre 1998 en grimpant à une hauteur de 28,80 m en 2,30 minutes et son record est toujours d'actualité.

Formateur et expert en cynotechnique

En 2001, il devient chef d’unité et gère plusieurs équipes cynotechniques avant d’occuper le poste de conseiller technique, en 2004, puis conseiller technique cynotechnique départemental adjoint, en 2006, dans lequel il est formateur de la sécurité civile en recherche de personnes ensevelies, égarées et immergées. Il travaillera également pendant 13 ans avec Ulis, un berger belge malinois, qui était le plus vieux chien sapeur-pompier de France et qui a pris sa retraite en 2017 à l'âge de 14 ans.

En 2017, il devient formateur de la sécurité civile en Recherche de Produits Accélérateurs d'Incendie (RPAI), une spécialité rarissime puisqu'ils ne sont que 5 en France à former des chiens et leurs maîtres à ce type de recherches. Pour ce faire il est accompagné de Joye qu'il a formée à ce type de mission. "Elle avait les capacités requises pour être spécialisée dans la RPAI et la recherche biologique Covid-19". Le SDIS (Service Départemental d'Incendie et de Secours) 60 a développé cette spécialité à l'initiative du général Corack, directeur de la structure et du lieutenant-colonel Dirn, vétérinaire chef du SDIS 60. "Elle comprend la recherche de 15 produits inflammables bruts et brûlés lors d'enquêtes menées par les gendarmes. Joye, berger belge malinois, fait partie de l'enquête et parvient à déterminer une zone précise de recherche de départ de feu en effectuant un marquage. Sa conviction de lecture apporte une aide précieuse aux experts et leur fait gagner du temps dans leur enquête. Je transmets ensuite un rapport au général Corack précisant le travail réalisé par notre binôme".

Former des chiens à la détection de la Covid-19

Alors qu'il est en retraite depuis le 1er octobre 2020, il exerce comme sapeur-pompier volontaire officier expert cynotechnique (RPAI et recherche biologique). Dans ce cadre, il va prochainement participer à la formation des chiens RPAI des SDIS 77 et 78 et de ceux de la Brigade sapeurs- pompiers de Paris. Il est actuellement formateur de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort et travaille sur le projet NOSAIS du professeur Grandjean pour la recherche biologique cynotechnique Covid-19 qui vise a repérer les malades atteints du nouveau coronavirus grâce à l'odorat des chiens. "Deux fois par semaine, je me rends à Maisons-Alfort pour entraîner les chiens qui ont besoin d'entraînements rigoureux et stricts car le virus Covid mute beaucoup".

Des voyages et des souvenirs
Didier Roisse a participé à plusieurs missions liées à des crises sanitaires :

- Participation à l'installation de barrières de protection lors de la crise de la "vache folle" en 1990 ;
- Participation à la mission humanitaire d'aide d'urgence aux populations sinistrées de l'île de la Grenade après le passage de l'ouragan Ivan en 2004 ;
- Attraper des oiseaux contaminés par la grippe aviaire (H5N1) en 2006 ;
- Recherche du virus Covid-19 en corse avec la visite du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, et de la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, en 2020.

Toutes ces missions laissent d'innombrables souvenirs à celui qui fut également président de l'Amicale des sapeurs-pompiers de 2009 à 2012 et qui était parfois chargé de capturer des animaux de compagnie et des NAC (Nouveaux animaux de compagnies). Certaines de ces interventions font partie de ces souvenirs les plus marquants et les plus traumatisants, notamment celles où il est malheureusement arrivé que des personnes soient tuées par leurs chiens de compagnie.

Didier Roisse possède une longue et belle expérience avec les chiens avec qui il a travaillé la plus grande partie de sa carrière. "Le chien est un animal fidèle et de confiance qui prend le travail comme un jeu et cherche toujours à faire plaisir à son maître. Les chiens pompiers sont souvent des bergers belges car ils ont une bonne condition physique et sont très à l'écoute de leur maître. De son côté, le maître doit s'adapter au caractère du chien pour que le binôme fonctionne de façon efficace". Derrière l'expert, on devine un amoureux des chiens qui a vécu son métier avec passion au gré de ses missions et au contact de ses différents compagnons à 4 pattes. Faire un métier qui est aussi une passion, c'est merveilleux !" a-t-il déclaré lors de l'entretien.




Partager cet article





© 2024 | Mairie de Beauvais - BP 60330 - 1, rue Desgroux - 60021 Beauvais Cedex | Tél : 03 44 79 40 00