BEAUVAIS - Capitale de lOise

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Grange de la Mie au Roy : une rénovation exemplaire

L’objectif de la rénovation de la grange de l’Écospace est de transformer les lieux en salle de séminaire et d’exposition. C’est aussi, en creux, une façon de préparer l’avenir de nos habitations sur un site démonstratif des bonnes pratiques. Dans un monde où il sera bientôt difficile d’accéder aux ressources naturelles primaires qui ont permis le formidable essor du 20ème siècle, cette rénovation a été pensée avec les moyens et matériaux disponibles sur place : le Beauvaisis est riche de solutions !

Lieu de sensibilisation et d’éducation au développement durable, Écospace entend également être un démonstrateur des bonnes pratiques à mettre en œuvre, notamment dans le domaine de la rénovation des bâtiments. La remise en état de la grange a été conçue autour de ce principe. Les impératifs ont été l’utilisation de matériaux locaux, tout en ayant le souci de la performance énergétique du bâtiment et en veillant à rémunérer correctement le travail effectué. Les trois piliers du développement durable (écologique, économique et social) ont ainsi été intégrés dès le début du projet.

Des matériaux locaux

Pour l’isolation, du roseau récolté dans le marais de Saint-Just, juste de l’autre côté de la route, est utilisé. Non seulement le roseau est un excellent isolant mais il ne craint pas l’humidité. Pour éviter les rongeurs, il convient de lui adjoindre un peu de chaux.

L’utilisation de ce matériau ne génère quasiment aucun transport ce qui est un atout pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, le secteur du bâtiment est responsable de plus de 23 % des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire du Beauvaisis.

Pour la grange, non seulement il n’y a eu quasiment aucune émission de CO2 à la construction mais le bâtiment est utilisé pour en faire un « puits à carbone » retenant 40 tonnes de CO2 dans ses murs. Car le roseau emmagasine plus de CO2 à l’hectare qu’une forêt (36 t/ha contre une vingtaine pour une forêt).

Ce CO2 sera stocké pour toute la durée de vie du bâtiment et le roseau pourra même être réutilisé pour une autre isolation lorsqu’il sera démonté (dans un siècle ou plus). Au final, on peut estimer à 200 tonnes les émissions de CO2 évitées.
Pour le revêtement intérieur, l’argile, très présente dans le sol du Beauvaisis, a été choisie. C’est une matière neutre et saine qui n’offre pas de refuge aux virus et aux bactéries, facile à travailler, qui permet au bâtiment d’évacuer l’humidité intérieure sans ventilation mécanique donc sans énergie.

Le travail des habitants rémunéré

La technique de mise en œuvre des travaux nécessite de la main d’œuvre. Aussi, plutôt que payer des matériaux standardisés et industriels qui viennent de loin, la Ville a préféré rémunérer des personnes qui vivent ici. Leurs salaires contribueront ainsi à développer l’économie locale car l’équipe du chantier d’insertion de l’Écospace est composée d’habitants du territoire exclusivement. Les membres de cette équipe ne sont pas des ouvriers spécialisés dans le bâtiment. Les techniques utilisées sont simples, efficaces et accessibles à tous.
Pour réaliser l’isolation de la sous-toiture, il sera fait appel à un entrepreneur, d’une part pour des raisons de sécurité et, d’autre part, parce que certaines des entreprises ont fait les mêmes choix que la Ville en ce qui concerne le développement durable et la réduction des émissions de CO2.

Des performances au rendez-vous

La difficulté de ce projet est la hauteur et le volume de ce bâtiment. Il représente, en effet, entre 3 et 4 fois le volume d’une maison habituelle, avec un plafond à 10 mètres de haut et une surface au sol de 130 m². Cela implique que toute la chaleur disponible se retrouve vite tout en haut et qu’il ne reste plus grand-chose là où les occupants du bâtiment en ont besoin, près du sol. Pour pallier à cette difficulté, un chauffage par rayonnement thermique, qui utilise les murs comme un grand radiateur, a été choisi. Ce système ressemble aux planchers chauffants mais à la verticale et il offre plus de confort car il chauffe toute la surface du corps. L’objectif est de ne pas chauffer la pièce à plus de 17°C car ce système fournit une sensation de chaleur suffisante tout en permettant de faire des économies.
À ce jour, les pertes thermiques ont déjà été réduites de plus de 90%. À terme, l’objectif est de dépasser les 95%.
La difficulté réside dans les pertes de chaleur par renouvellement d’air : l’équipe a développé un projet qui stockera les excès de chaleur de l’été puis chauffera en hiver l’air neuf.
Au final, les performances du bâtiment seront très proches des normes allemandes Passiv’Haus (maisons passives) qui font partie des plus difficiles à atteindre.

Vers un « bâtiment à énergie positive »

Une fois ce cap passé, l’ambition affichée est de faire évoluer la grange en bâtiment à énergie positive, c’est-à-dire un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Ce surplus sera alors partagé avec les autres bâtiments à proximité.
Être capable de produire toute l’énergie verte nécessaire, de la stocker et de la partager est le prochain défi à relever dans le cadre de la rénovation de la grange d’Écospace.
Nous vous en dirons plus sur ce volet énergétique dans un prochain article du BNT.

Si vous êtes un professionnel du bâtiment, vous pourrez bénéficier d’une présentation détaillée des techniques mises en œuvre sur ce bâtiment dans les mois à venir.
Pré-inscription obligatoire en écrivant à ecospace@beauvais.fr.

Les forêts, gigantesques puits de carbone

Les forêts couvrent 31% de la surface terrestre et constituent, derrière les océans, le 2ème plus grand puits de carbone de la planète. En France, avec près de 70 millions de tonnes de CO2 captées chaque année, la forêt participe activement à la lutte contre le réchauffement climatique, sans compter le carbone stocké dans les produits bois et l'énergie fossile économisée par l'utilisation du bois comme source d'énergie.

Les écosystèmes forestiers recyclent le carbone et jouent à ce titre un rôle écologique majeur dans l'équilibre planétaire. Tout au long de leur vie, grâce au mécanisme biologique de la photosynthèse, les arbres puisent le gaz carbonique présent dans l'atmosphère. Ils l'emmagasinent dans leurs tronc, leurs branches, leurs racines et leurs feuilles et libèrent ensuite de l'oxygène dans l'air. C'est ce qu'on appelle la photosynthèse, un mécanisme qui nous permet à la fois de respirer et de diminuer la concentration de CO2 dans l'atmosphère.

• La forêt, 2ème plus grand puits de carbone de la planète
La capacité d'absorption de carbone annuelle des forêts françaises est estimée à 70 millions de tonnes équivalent CO2, soit 15% des émissions françaises de gaz à effet de serre stockées. A titre d'exemple, un arbre de 5 m3 peut absorber l'équivalent de 5 tonnes de CO2. Cela correspond aux émissions de 5 vols aller-retour entre Paris et New York.

Le carbone dans les forêts se trouve non seulement dans la biomasse vivante (plantes, feuilles, troncs, racines), mais aussi dans la biomasse morte au sol (litière, chicots, etc.) et dans le sol. Le stock de carbone conservé par la matière vivante de la forêt s'élève donc à 8 milliards de tonnes équivalent CO2, ce qui fait de la forêt le 2ème plus grand puits de carbone de la planète, juste derrière les océans. 

• Les produits issus du bois stockent aussi du carbone !
Chaque mètre cube de bois utilisé pour l'énergie offre le double avantage d'économiser des émissions de carbone fossiles, tout en permettant à la forêt de se renouveler et donc de stocker à nouveau du carbone. Peu le savent, mais le bois, une fois coupé, continue en effet de séquestrer du carbone. Le CO2 piégé pendant la croissance de l'arbre reste stocké pendant toute la durée d'utilisation des produits fabriqués à partir du bois. Une durée qui peut s'étendre sur plusieurs centaines d'années.

Informations publiées sur site de l’Office National des Forêts : http://www1.onf.fr/




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